A l’Africa Eco Race, c’est la course-poursuite au niveau des différentes catégories avec ses lots de joie et de d’amertume. La 5e étape Laayoune-Dakhla en a été une illustration samedi dernier. Du suspense, des rebondissements, des confirmations et même déjà un abandon étaient au rendez-vous de cette dernière étape en terre marocaine. Mais déjà un premier abandon a été noté dans la course.
Les vastes étendues désertiques, ponctuées de dunes et d’herbe à chameaux, ont constitué un véritable défi technique pour les participants. La navigation, cruciale sur ce terrain sans repère, a su faire la différence dans chaque catégorie. Laayoune-Dakhla la dernière étape marocaine longue de 629 km dont 431 km de secteur sélectif a été marquée par des rebondissements majeurs sur les vastes étendues sablonneuses du sud marocain. Départ dans les dunes, puis place aux pistes rapides et roulantes avec à la clé des surprises et des bouleversements dans les classements provisoires.
Et le coup de théâtre est venu de la catégorie moto dés le km 150 où les trois leaders au classement général ont pris un mauvais cap. En effet le leader l’Italien Alessandro Botturi a commis une erreur de navigation, entrainant ses deux poursuivants, son compatriote Jacopo Cerutti et le norvégien Pal Anders Ullevalseter, dans son sillage. Une aubaine pour le belge Nicolas Charlier, parti en 4e position, qui a choisi de faire confiance à sa propre lecture du roadbook. Pari gagnant pour lui, qui s’offre une victoire d’étape éclatante. Pendant ce temps, les trois favoris finissent loin : Jacopo Cerutti à la 35ᵉ place (+47’), Alessandro Botturi à +50’ et PåL Anders Ullevålseter à +51’.
Au général cependant, Jacopo Cerutti conserve la tête avec seulement 1 minute 30 d’avance sur Botturi, tandis que Francesco Montanari pointe en troisième position, à 1h22 de son coéquipier ; quant à Ullevålseter, il recule à la 5ᵉ place. Au niveau de cette catégorie, le suspense reste total avant d’entamer la deuxième semaine de compétition en Mauritanie, où Yamaha et Aprilia poursuivront leur duel acharné.
Dans la catégorie auto, il faut noter la première victoire du tchèque Tomas Ourednicek et l’abandon du belge Vincent Vroninks qui part à la faute ; ce dernier, 2e au général avant cette étape, a été victime d’un spectaculaire accident avec sa voiture qui est parti en tonneaux. Si l’équipage est sorti indemne de cette chute lui a été contraint à l’abandon, bouleversant ainsi le classement sur quatre roues. Quant au pilote tchèque, il a devancé le français Benoît Fretin, qui malgré une crevaison dès le début de la spéciale, termine à seulement 1’34 du vainqueur. La polonaise Magdalena Zajac décroche la troisième place, à 13 minutes de Tomas Ourednicek.
Au niveau des camions enfin, le néerlandais William Van Groningen s’impose à l’étape avec une avance d’une minute 58 secondes sur son compatriote Zuurmond Gerrit qui reste cependant solide au général. Cette victoire d’étape permet à Van Groningen de marquer des points importants, mais au classement général, Zuurmond Gerrit conserve solidement sa position de leader avec une avance confortable de 1 heure et 50 minutes.
Dans la catégorie classique, le classement reste inchangé après cette cinquième étape. Les concurrents ont particulièrement apprécié les vastes étendues traversées, typiques du Sud marocain. Des zones de navigation complexes ont pimenté les ZR (zones de régularité), rendant leur travail plus exigeant tout en décuplant le plaisir au volant. Hier c’était journée de repos à Dakhla avant de faire cap sur la Mauritanie avec la 6e étape Dakhla-Benichab (703 km). Le suspense reste total en somme dans chaque catégorie. Les écarts serrés promettent une deuxième semaine de course tout aussi palpitante, sur des pistes mythiques où tout peut encore basculer.
Cheikh Fantamady Keita