2024 est une année charnière pour le judo sénégalais, avec la principale cible que sont les Jeux olympiques de Paris 2024 ; elle le sera davantage dans la mesure où cette discipline a perdu son enceinte fétiche, son mythique lieu où ont été forgés tous les
champions d’Afrique sénégalais et tous les grands dirigeants sénégalais du judo africain. Le Dojo National Me Amara Dabo sis à la rue Moussé Diop (ex-Blanchot), a été rasé de son lieu d’existence. A qui profite cette démolition du temple du judo sénégalais ? Et les judokas n’ont pas encore fini de se poser des questions sur l’existence-même de leur discipline. Le judo sénégalais absent d’un Open africain, il y a bien longtemps que pareille absence n’était notée dans les annales de ce sport au Sénégal. Après avoir régné sur les différents Open africains en 2022 et 2023 (Alger, Tunis, Casablanca, Abidjan, Niamey, Yaoundé et , voilà que cette discipline est appelée à rester cette année à la maison alors que les autres pays se bousculent sur les podiums africains. La dernière en date est corroborée par les Open de Tunis et d’Alger où nos combattants ont brillé par leur absence, permettant ainsi à leurs adversaires de grignoter des points au classement mondial et vers la course à la qualification aux Jo de Paris.
Et pourtant le Cnoss avait pris les devants depuis début 2023 en ciblant un certain nombre de judokas en leur offrant des bourses ou des bourses de la Solidarité olympique. Ces athlètes s’entrainent dans les centres dédiés par le Cnoss en France Mais voilà, le rasage de la carte sportive du Dojo national Me Amara Dabo est venu plomber les efforts de la fédération qui ne sait plus à quelle solution se vouer. De l’ancien site, il ne reste que ruine et désolation. Ce désarroi des fédéraux s’est déteint sur la qualité des entrainements dans un lieu approprié alors que tout le monde sait que le matériel de judo (tatami) ne peut s’adapter à n’importe quelle surface. Pour le moment, les judokas squattent la salle du bataillon des sports de l’Asfa au camp militaire de Ouakam. Un moindre mal, mais qui ne pourrait donner les garanties d’une préparation adéquate puisque le moral est déjà atteint. Et à quelques mois seulement des Jo de Paris 2024, la question qui taraude l’esprit est de savoir dans quel état d’esprit ils sont
actuellement. Si l’on sait que c’est la compétition qui prépare la compétition et que les judokas sont sur la voie de rater des rendez-vous importants dans la préparation et la qualification au rendez-vous de Paris 2024, on mesure toute la dimension de l’inquiétude qui les habite. Peut-être que Mbagnick Ndiaye (+100kg) est déjà qualifié, peut-être qu’Abderrahmane Diao
(-90kg) le sera ou Georgette Sagna (+78kg) ou d’autres encore. Mais vu la situation actuelle dans laquelle pataugent la fédération et ses athlètes on voit mal comment ces derniers pourraient prétendre à une qualification ou une participation de qualité aux Jo de Paris 2024. Car aussi bien à Tunis qu’à Alger l’absence du judo sénégalais a été bien remarquée par les officiels et les combattants ; de quoi inquiéter plus d’un au sein de l’Union africaine de judo (Uaj) qui a été créée à Dakar au début des indépendances.
