Au cours des Jo de Paris 2024, des faits notables se sont produits pendant l’ouverture ou au
cours des compétitions. Quelques morceaux choisis
Israël mal vu par des adversaires
Les surprises agréables ou désagréables des JO 2024, c’est aussi le retrait du judoka algérien
Messaoud Redouane Driss qui aurait dépassé le poids de sa catégorie de 73kg, selon les organisateurs
et la fédération internationale de judo. En fait tout cela c’était dans le but de ne pas croiser son
adversaire israélien Tohar Butbul. Ce qui n’est d’ailleurs pas une première, car des antécédents de
genre, il en existe. Par exemple en 2021, un autre algérien, Fethi Nourine, avait déclaré forfait aux Jo de
Tokyo pour ne pas avoir à affronter le même adversaire ; les conséquences ont été lourdes pour lui
puisqu’il a été suspendu par la fédération internationale.
Nourine s’était également retiré pour cette même raison lors des mondiaux 2019. Idem pour les judokas
iraniens qui, par le passé, avaient également décidé de boycotter des compétitions dans un cas de figure
identique. Une façon pour ces judokas algériens et iraniens de signifier au Cio qu’il ne doit pas faire du
deux poids, deux mesures. Allez voir du côté de Russie-Ukraine et Israël-Palestine et ça explique tout.
Des couacs notés par ci et par là
L’autre fait marquant de ces Jo de Paris 2024, la Corée du sud dont les athlètes ont été confondus avec
ceux de leur voisin du nord ; Séoul a protesté après cette gaffe à la cérémonie d’ouverture, et le CIO
s’est excusé. En effet, au moment où la délégation sud-coréenne est arrivée en bateau sur la Seine en
tant que 48e nation participante, les présentateurs l’ont introduite comme étant la « République populaire
démocratique de Corée » en français, puis « Democratic People’s Republic of Korea » en anglais,
utilisant dans ces deux langues le nom officiel de la Corée du Nord. La Corée du Sud est toujours
techniquement en guerre avec le Nord, après un conflit entre 1950 et 1953 qui s’est soldé par un
armistice et non par un traité de paix.
L’autre « bourde » survenue au cours de la cérémonie d’ouverture, les organisateurs se sont trompés
d’hymne et n’ont pas envoyé celui du Soudan du Sud. Les « Bright Stars » ont semblé désemparés par
cette méprise. Interrogé par l’AFP dans la matinée, le comité d’organisation a dit avoir « présenté ses
plus sincères excuses à l’équipe du Soudan du Sud et à ses supporters pour l’erreur de manipulation qui
a impacté la diffusion de leur hymne national, erreur dont nous mesurons l’importance », ont-ils ajouté.
Le Soudan du Sud se révèle au monde
Plus jeune nation du monde, il a eu son indépendance en 2011 seulement le Soudan du Sud se
réinvente à travers le basket. Pourtant rien ne prédisposait ce pays qui a connu la guerre et les crises
humanitaires. Aux JO de Paris, l’équipe des Bright Stars sera la seule représentante de l’Afrique en
basket-ball. Le Soudan du Sud avait validé son ticket pour les JO 2024 en septembre 2023 pour sa
première participation à la Coupe du monde de basket, devenant ainsi le troisième pays qualifié pour le
tournoi olympique, après la France et l’Australie. Sa victoire contre l’Angola (101-78), conjuguée à la
défaite de l’Égypte contre la Nouvelle-Zélande (86-88), lui avait assuré de terminer meilleure équipe
africaine du Mondial. Le Soudan du Sud, c’est un peu plus d’une décennie d’indépendance, mais déjà
c’est une des nations africaines qui compte sur l’échiquier du basketball. Et il l’a prouvé d’abord en ne
perdant que par un point d’écart devant les Etats-Unis et leurs stars de la NBA en amical à la veille des
Jo et ensuite en disposant de Porto Rico en match de poule de ces Jo.
Le pays est passé de la 82e à la 33e place au classement mondial de la fédération internationale de
basket, ce qui en fait la deuxième équipe africaine la mieux classée, derrière la Côte d’Ivoire (31e). Et ce
premier succès historique remporté devant Porto Rico dimanche dernier (90-79) porte la griffe de joueurs
qui jouent tous dans les meilleurs championnats du monde, aux États-Unis ou en Australie. Beaucoup
ont dû fuir la guerre dans leur pays très tôt. Wenyen Gabriel, par exemple, n’avait que deux semaines
quand sa famille est partie au Caire.
Cheikh Fantamady Keita
