Les entraineurs partent, les présidents de fédération et les joueurs restent ; c’est la dure loi du sport, principalement du football. Cela s’est encore vérifié pendant et après la coupe d’Afrique des nations de football « Côte d’Ivoire 2023 » qui vient de se terminer avec le sacre-surprise du pays hôte, la Côte d’Ivoire, devant le grand Nigeria (2-1). On n’a pas encore terminé avec les dégâts collatéraux engendrés par les péripéties de la Can
« Côte d’Ivoire 2023 » ; une compétition qui a été clôturée depuis le 11 février avec la victoire de l’inattendue Côte d’Ivoire qui s’était fait oublier dans ce tournoi pour sortir de nulle part et arracher le trophée continental au nez et à la barbe des favoris. La surprise, la plus grosse, venait de là au regard de la trajectoire empruntée par les « Eléphants » après leur gros revers subi devant leur public et face à la Guinée Equatoriale (0-4) en match de poule.
La seconde surprise intervenait par la suite avec la qualification de dernière minute de Serge Aurier et ses coéquipiers qui se qualifiaient dans la catégorie des meilleurs troisièmes. Mais le second tour viendra avec son lot de déceptions du côté des favoris ; les uns étaient recalés dés le premier tour et les autres s’arrêtaient en 8e de finales cédant la place aux inattendus outsiders qui poursuivront le chemin jusqu’aux demi-finales. Tous étaient rentré à la maison : le Ghana, l’Algérie, la Tunisie et la Zambie au premier tour ; l’Egypte, le Sénégal, le Cameroun, le Burkina et le Maroc en 8e de finale et enfin le Mali et la Guinée en 1/4 de finale. Soit 8 anciens champions d’Afrique sur le tapis. Après la sortie de ces équipes, ce sera ensuite le tour des entraineurs de prendre leurs doses de démissions ou de limogeages. Dans ce lot, plusieurs d’entre eux ne sont plus en poste. Les derniers limogeages en date ont été notés tout dernièrement chez les « Fennecs » d’Algérie qui ont rompu avec leur emblématique coach Djamel Belmadi ; et on croyait la fin de la spirale mais juste après le départ de Belmadi un autre grand champion d’Afrique, le Cameroun, empruntait le même chemin : Rigobert Song (47 ans) qui avait en charge les « Lions Indomptables », depuis presque deux ans, a été remercié à son tour. Les résultats décevants enregistrés aussi bien pendant le premier tour que durant les matches à élimination directe, ont été fatals à l’ancien capitaine du Cameroun. D’ailleurs on sentait le coup venir avec la polémique sur l’utilisation du gardien de but André Onana. Et après la compétition, le président de la fédération, le tonitruant Samuel Eto’o et son entraineur étaient
convoqués à la Primature camerounaise pour une séance de diagnostic de la participation de l’équipe à la Can. A l’issue, Samuel Eto’o annonçait sur le plateau de France 24 que Song ne dirigera plus la sélection. Dans un courrier adressé à Rigobert Song, daté du 28 février, le ministère des Sports signifie à Rigobert Song la fin de son contrat et son non-renouvellement. « Il n’est pas possible à l’État, pourvoyeur de vos rémunérations (salaire et autres avantages), de vous reconduire dans les fonctions de manager sélectionneur des Lions indomptables », écrit le ministre Narcisse Mouelle Kombi. Et le président de la fédération Samuel Eto’o d’ajouter : « Il a beaucoup apporté à cette équipe, mais les lois du football étant ce qu’elles sont… Nous n’avons pas atteint nos objectifs, et notre comité exécutif et moi-même, nous ne nous voyons pas en train de reconduire le contrat », explique Samuel Eto’o. « J’ai eu l’occasion d’en discuter avec lui. J’ai donné nos positions et maintenant, il faut penser à l’avenir, tout en lui souhaitant plein de succès dans sa future carrière », ajoute-t-il. « Permettez-moi de rendre un vibrant hommage à Rigobert Song, qui fut mon capitaine à l’équipe nationale », a notamment déclaré Samuel Eto’o.
Cheikh Fantamady Keita
